L’implant dentaire est un dispositif médical conçu pour remplacer une dent manquante. Ce traitement présente de nombreux avantages sur un plan fonctionnel et esthétique. L'implant est en titane, un matériau parfaitement bio-compatible. Cependant, des cas de péri-implantite sont parfois constatés quelques années après la pose de l'implant.

Péri-implantite : de quoi s’agit-il ?


La péri-implantite correspond à une infection des tissus qui entourent l’implant dentaire. Ce type de complication peut survenir sur une période de 5 à 10 ans après la pose de l'implant. Relativement rare, elle ne toucherait que 10 % des implants en moyenne. Cependant, l’apparition d’une péri-implantite ne doit pas être prise à la légère.

À ce stade inflammatoire, des bactéries pathogènes se sont développées en périphérie de l’implant dentaire. En l’absence de soin, le patient risque une perte irréversible de son implant dentaire. La péri-implantite est un processus inflammatoire grave impliquant différents symptômes :

  • Saignement et suppuration : Lors de l’examen médical, le dentiste effectue sur le patient un sondage parodontal. Ce dernier consiste à introduire une sonde pour analyser la muqueuse autour de l’implant. Lorsqu’il y a saignement, on assiste à la présence d’une inflammation active. Notons que la présence de sang n’établit pas toujours la présence d’une péri implantite. C’est notamment le cas si le saignement implique aussi l’ensemble des dents saines.

  • Perte osseuse : La perte osseuse est diagnostiquée à partir des radiographies de contrôle effectué avant et après implantation. La perte de l’os est toujours plus importante sur un implant que sur une dent saine. En effet, l’implant est plus fragile en lien avec l’absence de fibres gingivales et parodontales. Par conséquent, les bactéries ont plus de facilités à attaquer l’os.

  • Mobilité dentaire : Ce seul élément est insuffisant pour définir la présence d’une péri-implantite. Cependant, un implant mobile évoque une péri-implantite a un stade avancé. La perte de l’implant est imminente, due à l’absence de contact entre l’os et l’implant.

Une péri-implantite peut être confondue avec une autre affection de l’implant : la mucosite péri-implantaire. Cependant, cette dernière n’implique aucune perte de l’os marginale. Une mucosite ne concerne en effet que les muqueuses autour de l’implant. Cependant, elle peut aussi muter en péri-implantite si elle n’est pas soignée à temps.

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Quels sont les facteurs de risque ?


Une péri-implantite est aggravée par certains facteurs spécifiques ou certains comportements à risque importants comme le tabagisme ou une mauvaise hygiène bucco-dentaire. Nous pouvons citer :

  • le diabète : Avec les maladies cardio-vasculaires, le diabète constitue un facteur de développement d’une péri-implantite. Par ailleurs le diabète est souvent responsable de l’échec d’un implant. Dans le cas d’un diabète diagnostiqué, le praticien peut réorienter le patient vers d’autres prises en charge chirurgicales.

  • une présence importante de plaque dentaire : La plaque dentaire qui s’accumule sur les dents saines doit être traitée le plus régulièrement possible. En effet, la plaque dentaire encourage le développement de germes pathogènes. Ces derniers peuvent migrer vers l’implant et déclencher un état inflammatoire.

  • un excès de ciment : S’il est utilisé en excès, le ciment servant à sceller la prothèse est considéré comme un corps étranger. Ce dernier est alors à l’origine de bactéries responsables d’une péri-implantite ou d’une mucosite. Dans ce cas, le praticien peut éliminer l’excès de ciment pour réduire l’infection.

  • une parodontite chronique : Une parodontite est une inflammation des tissus qui soutiennent la dent. Ces derniers incluent la gencive, mais aussi les fibres de soutien et l’os. Des poches se forment entre la gencive et la dent. Les bactéries se développent dans ces poches provoquant une inflammation. Une parodontite est une pathologie à prendre en charge dans les meilleurs délais. Les germes peuvent également migrer vers les implants et créer une péri-implantite.

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Quels traitements mettre en place ?


Le principe de traitement des péri-implantites est progressif. Votre dentiste débute avec des thérapeutiques simples et, si celles-ci ne suffisent pas, on avance des thérapeutiques plus invasives. Ces traitements vont du débridement simple de la lésion péri-implantaire jusqu'à la chirurgie péri-implantaire.

1 : Traitement non-chirurgical


Cette thérapeutique est la thérapeutique de choix et constitue le traitement de base mis en place par votre dentiste, indépendamment de la sévérité de votre péri-implantite ; les options disponibles sont les suivantes :

  • mise en place d'une hygiène orale impeccable.
  • débridement de la lésion péri-implantaire : séance de nettoyage entre l'implant et la gencive à l'aide d'une instrumentation ultrasonique, de curettes, d'un laser ou encore d'un aéropolisseur,
  • adjonction d'antiseptique par irrigation de la solution entre la gencive et l'implant.
  • adjonction d'antibiotique par voie locale ou par voie générale.

2 : Traitement chirurgical


Lorsque la péri-implantite ne parvient pas à être stoppée par les techniques précédentes, deux types de techniques chirurgicales peuvent être proposées par votre dentiste :
  • La première consiste à déplacer la gencive pour que la surface de l'implant atteinte par la péri-implantite devienne accessible au brossage. Lorsque c'est possible, on réalise également un polissage de la surface de l'implant pour que la colonisation bactérienne soit moins aisée. On parle de lambeau apicalisé et d'implantoplastie.
  • La seconde ambitionne la régénération de l'os détruit par la péri-implantite grâce à l'utilisation de matériaux de régénération (membranes, matériaux osseux) et/ou de greffe osseuse.
Le choix de la technique chirurgicale dépend principalement de la forme du défaut osseux créé par la péri-implantite.